Je marchais maintenant depuis une bonne heure déjà. Ou peut-être deux, pour être honnête je n’en avais aucune idée. Depuis quelques temps je n’avais plus aucune notion du temps, ou même de rien d’autre. J’errais tel un zombie qui recherchait une tombe où se réfugier. Je ne prenais même plus de plaisir à chasser, et Dieu sait à quel point je prenais du plaisir à tuer les humains et les vider de leur sang généralement. Je ne savais même plus pourquoi je vivais. Et cela depuis un bon mois déjà. Depuis que je me suis séparé d’Emmanuel. Enfin que lui s’était séparé de moi plutôt.

Il avait pris la décision de faire cavalier seul, je pensais que ce serait simple. Mais malheureusement pour moi ce n’était pas du tout le cas. C’était au contraire on ne peut plus dure. Je ne savais pas comment ça se passait de son côté. Mais vu sa sociabilité et son incroyable bonne humeur il devait très bien s’en sortir. Surement en train de vider un chat, obstiné à ne pas faire de mal aux humains. Cela était souvent notre cause de dispute. Continuant d’avancer lentement mais sûrement, je reconnu une odeur loin de là. Une odeur infiniment douce qui me donna envi de sautiller de joie. Celle de l’homme que j’aimais. Plissant les yeux je tentais de regarder mieux les alentours pour voir si je ne rêvais pas. Si ce n’était pas mon esprit qui me jouait des tours.

C’est là que je le vis au loin, agenouillé par terre. Plus beau que jamais. Ses beaux cheveux pendant sur son visage pâle à cause du vent. J’avais une grande envi de courir le prendre dans mes bras et le serrer dans mes bras jusqu’à ce que j’en meurs. Car même si je ne montrais jamais mes sentiments et que je ne lui avais jamais vraiment montré à quel point je tenais à lui. Je l’aimais à un point inimaginable et pourtant j’avais joué les abrutis. J’aurais aimé pouvoir rebrousser chemin ou même filer sans rien dire, sans même lui montrer que j’étais là. Mais il me manquait tellement. Je marchai donc jusqu’à être à sa hauteur puis je me raclais la gorge pour attirer son attention arrivant derriere lui.

L’expression de son visage avait changé, il arborait celui d’un homme triste, voir brisé. J’avais peut être eu tort lorsque j’ai affirmé que tout allait bien pour lui. Apparemment ça n’allait pas si fort que ça. Pour une raison que j’ignorais encore. D’après les mots qu’il venait de prononcer, il était devant la tombe d’une de ses victimes. Et il avait l’air de s’en vouloir, rien qu’à le regarder je le devinais. Je connaissais Manu mieux que personne. Je n’étais pas habitué à étreindre des gens dans mes bras cela devait se voir. Quand nous étions humain il est vrai que nous étions souvent dans les bras l’un de l’autre, mais maintenant tout à changer. Enfin moi surtout. Manu lui était resté le même à quelques détails prêt. Mais là c’était différent, voilà maintenant plus d’un moi que je ne l’avais pas revu et je dois bien avouer que son contacte me faisait énormément de bien. J’enroulais donc mes bras autour de lui et posais ma tête sur la sienne afin de le réconforter du mieux que je pouvais.

-Nous n’y sommes pour rien. Nous n’avons pas choisis d’être ce que nous sommes. Certain dans la vie ont la chance de vivre un rêve éveillé, pendant que d’autre se battent avec les fantômes de leur passé dans leur pire cauchemar

J’enlevai les cheveux de son visage lui faisant relever la tête. Je contemplai ce doux visage qui m’avait alors tant manqué. L’air qu’il affichait me faisait beaucoup de peine, cet air triste et coupable à la fois. Moi qui aimais tant le voir rire, sourire, sautiller de joie et se réjouir de la chose la plus minime qui soit. Sa bonne humeur en faisait jalouser pas mal, moi le premier, j’aurai aimé voir un de ses beaux sourires d’avant au lieu de cet air d’homme en peine. Je lisais de la détresse dans ses yeux ce qui me fit resserrer mes bras autour de lui. Une fois son visage dégagé je lui adressai un sourire sincère.

-Mais ce n’est pas pour autant que nous sommes des gens mauvais. N’importe qui à notre place ferait ainsi. Se torturer l’âme pour cela est inutile, cela ne sert strictement à rien de se morfondre sur notre sort. Cette réponse convient?

C’est dans ces moments-là que je m’en voulais. D’après ses yeux il ne s’était pas nourris depuis un moment et il n’avait pas l’air d’avoir l’intention d’y remédier. C’est quand je le vois ainsi que je regrette de l’avoir transformé. Du moins que je m’en veux. Car si c’était à refaire je recommencerais sans hésiter une seconde, ma vie sans Manu serait impossible, il était donc hors de question que je le perde. Mais je me disais que s’il était resté humain, son visage afficherait un sourire radieux ainsi qu’une immense joie de vivre, et non une tête de déterré qui avait l’air d’être sur le point de trépasser. Je lui avais auté la vie en quelque sorte alors qu’il aurait pu avoir une vie humaine bien remplis. Il affirmait ne pas m’en vouloir mais j’étais persuadé qu’au fond de lui il en avait après moi à cause de cela. Je passais ma main sur son dos pour le réconforter. Je savais qu’il n’y était pour rien dans notre séparation, c’était ma faute. Je le forçais à se nourrir d’humain alors qu’il n’en avait pas envi, je pense que ça avait été la goutte d’eau faisant déborder le vase. Mais il était trop faible pour se contenter d’animaux.

-Ne t’en fais pas, on fait tous des erreurs dans la vie. Je me demande comment tu as cru pouvoir vivre sans moi quand même.

Je préférais prendre ça à la rigolade, cela passerait surement mieux. Je n’étais pas le genre à débaler un grand poème sur ô combiens je l’aimais. Ca ne me ressemblait pas du tous et je n'allais pas commencer aujourd'hui. Je me contentais de le regarder d'un air doux. Rien que d'avoir passé quelques minutes en sa compagnie je me sentais déjà mieux, comme si je ne l'avais jamais quitté. Son absence m'avait consumé de l'interieur. Le voir était une liberation. Je penserais tous de même à lui demander à qui appartenait cette tombe. Peut etre avait-il eu une aventure... Cette idée me fit grimacer, l'imaginer avec une autre personne me faisait du mal.

-Heureux de te retrouver Manu.

Même si à ce moment-là nous n'étions plus ensemble, ce qu'il venait de m'apprendre me faisait de la peine. Le fait qu’il ait eu une aventure avec une autre personne en m’oubliant, en faisant comme si je n’avais jamais existé et que c’était tant mieux me blessait. Cela confirmait ce que je pensais. Il peut vivre sans moi, alors que moi non. Sans lui je ne suis rien, je n’avais jamais pensé ressentir quelque chose d’aussi intense, lorsque j’étais gosse et que l’on me disait que l’amour était quelque chose de fort, je ne les croyais pas. Pour moi, quand j’étais petit, l’amour c’était pour les faibles, je trouvais cela rabaissant de ressentir quelque chose pour une personne. Mais dès lors que je pose mes yeux sur Emmanuel, ma vision des choses changent du tout au tout. Je comprends maintenant ce qu’ils voulaient me dire.

De mon côté je n’avais pas eu le gout de faire de nouvelles rencontres. Enfin qu’une et elle n’avait pas duré. A chaque fois que j’étais avec une personne qui était susceptible de me plaire, je la tuais illico. Je ne voulais pas être tenté. J’étais certain de revoir Manu un jour et quand ça arriverait, je voulais pouvoir lui dire que je lui étais resté fidèle quoi qu’il arrive. Mais apparemment cela n’avait pas été son cas, j’aurais donc put me lâcher et sauter sur tout ce qui bougeait au lieu de penser à lui jour et nuit. Voilà ce que c’est aimer, faire tout son possible pour être heureux et faire plaisir à son compagnon, et en retour souffrir quand même et tout se prendre au coin de la gueule.

Je ressentis un frisson lorsqu’il prit ma main dans la sienne, un frisson de quoi je l’ignore. Je gardais ma main dans la sienne mais Dieu sait à quel point j’avais envie de le repousser, de l’envoyer paitre. Mais après tout, si on y réfléchit bien, il n’avait rien fait de mal. Il avait bien le droit de sortir avec qui il voulait, cela ne me regarde plus à présent. Je ne bronchais pas et laissais mes yeux rivé sur la tombe.

-Si il est possible de vivre une vie normal, mais entre gens de la même espèce. Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes.

Je préférais ne rien dire au sujet de la fille même si je me sentais bouillir de l’intérieur, et de toute manière, il avait dut le lire sur mon visage.

Et maintenant il prétendait avoir pensé à moi tout ce temps. Si tel avait été le cas il n'aurait pas été avec cette humaines maintenant défunte. Du moins c'est ce que j'osais penser. Je lâchai finalement sa main et fourra mes deux mains dans mes poches. Vu la façon dont il regardait la tombe il tenait à cette fille, et sa mort le peinait, ou alors il culpabilisait simplement. Quoi qu'il en soit une partit de moi avait envie d'enterrer Emmanuel à coté pour avoir aimé une autre femme, et un autre coté voulait le câliner et le réconforter du mieux possible. Finalement je décidais de faire ni l'un ni l'autre. La première solution reviendrait à tuer l’homme que j’aimais et la seconde à lui donner raison, aucune des deux ne m’enchantait. Je pris donc l’air inintéressé que l’on me connaissait si bien.

-Tu m’as quand même oublié assez longtemps pour tomber amoureux d’une autre. Pourtant cela ne fait pas si longtemps que ça que tu m’as quitté.

Je lui lançais un regard qui voulait tout dire. Il est rare que j’aie raison dans mes propos, mais sur ce coup-là je touchais un point. Comment je pouvais laisser passer alors que moi je n’avais pas posé ne serait-ce que les yeux sur une autre personne. Ou presque du moins. Je fronçais les sourcils en le regardant. Je n’aurais surement pas dut venir le voir. J’aurais dut tracer mon chemin sans m’arrêter ici, l’amour fait parfois faire des choses que l’on regrette ensuite, il rend également aveugle. Malheureusement pour lui je commençais à reprendre la vue, Je l’aimais toujours autant pourtant.

-Et maintenant que ton humaine est morte et que tu te retrouves tout seul comme un con tu reviens vers moi, après tout tu as raison c’est facile de faire ça.

Prends toi sa Emmanuel...Sa semblait sur réaliste. A quoi bon je savais qu'en agissant ainsi je blesserait Théodore, mais je regrettais fort bien ma vie d'humain. Lui aussi c'était sur. Je savais qu'il prendrais mal le fait que je veule partir un temps. Depuis notre rencontre nous ne nous étions jamais séparé et ceux même jusqu'au fameux soir ou il m'avait transformée. Tout en lui n'étais que colère et s'il avait pu me réduire aujourd'hui je ne doutais pas une seule seconde qu'il l'aurait fait sans hésiter. Pourquoi était-il si parfais a mes yeux. Il était douloureux a mon être de le regarder bien longtemps et pourtant je me refuser a détourner les yeux devant sa beauté. Une envie sauvage animée ses prunelles légèrement rougeâtre. Les miennes ambrée soutenait son regard avec une pointe de douceur mais aussi d'amour qui ne m'avait jamais quitté depuis toute ses années. Je fis quelques pas histoire de lui tournée le dos afin qu'il ne puissent voir les larmes qui perler alors mon visage actuellement :

« - Je ne t'ai jamais oublier Théo. A vrai dire je ne le pourrais jamais tu le sais aussi bien que moi. Quoi que l'on puisse faire l'un comme l'autre notre destin et relier comme deux aimant. Lorsque tu es loin de moi je perds espoir je n'ai qu'une seule envie c'est d'en finir d'être a nouveau cendre pour renaitre a nouveau. »

Je pivotais alors vers lui le regardant comme je l'avais alors jamais fait. Car il était vrai javais voulu en finir lorsque j'étais partit. J'avais eut honte de ce que j'avais put lui infliger alors....j'avais tout simplement préféré la facilité a la vérité. Je retenais pas mes larmes qui venait du plus profond de mon être ronger de chagrin une envie de tout recommencer mais avant tout de me racheter a ses yeux :

«  Elle est morte c'est un fait et tu veux savoir pourquoi ? » La tristesse était devenu colère désormais : «  Chaque jours je pensais a toi a ce que tu devenais ce que tu faisais...j'imaginais alors un de tes doux baisers comme autrefois alors que je faisais le con. Un jour je n'ai plus supporter ton absence et de ce fait je lui est hoter la vie de sang froid...oui Théo de sang froid. Alors...ne dit pas qu'il est facile de revenir vers toi après tout ce temps j'ai pensez t'avoir perdu et visiblement c'est ce que j'ai réussi a faire... »

Si j'avais été encore humain, je pense que mon cœur aurait éclater suite a l'émotion si intense qu'il contenait alors. J'en tremblait même de colère. Ne sachant que faire d'autre je lui tournais le dos tel mon père l'aurait fais des années plus tôt. Toute la noblesse se refletant dans mon geste. Il avait réussit a me blesser dans ses paroles. Tout comme je l'avais blesser. A présent nous étions quitte l'un comme l'autre.

Apparemment je l’avais blessé. Mais ce que je lui avais dit n’était que pur vérité. Je n’avais pas envie de lui cacher ce que je ressentais en voyant la tombe de cette inconnue, de toute manière il pouvait le lire dans mes yeux alors à quoi bon mentir. Au moins maintenant il savait qu’il m’avait fait du mal en agissant de la sorte. Mais il avait raison, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, nos destin étaient lié. Je savais bien que notre histoire n’aurait surement jamais de fin, du moins pas avant longtemps. Parce que quoi que l’on pense le fait est que nous ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre. Nos chemins se rejoindraient de toute manière. Je ne sais pas si cela était une bonne chose ou non, mais quoi qu’il en soit, ça me rassurait. Et pas des moindre. J’avais toujours été jaloux et ceux depuis que j’ai vu le jour, il ne faut pas toucher à ceux que j’aime, enfin à celui que j’aime. Car il n’y a que Manu dans mon entourage à qui je tien vraiment. Je ne m’attache à personne d’autre, c’était mieux ainsi d’après moi. J’avais horreur de le voir pleurer, c’était pour moi l’une des choses les plus difficiles à supporter. Chaque larme qu’il versait était un coup pour moi. Je fis donc quelques pas vers lui pour être juste derrière puis je poussai un soupire.

-Ecoute… Si je t’ai blessé je m’en excuse, ce n’était pas dans mes intentions. Je suis resté loin de toi trop longtemps. Tu es ma drogue, il me faut ma dose chaque jours, et je suis en manque de toi… J’imagine que ca me rend un peu grognon. Et puis j’ai quand même de quoi être jaloux.

Mes mains vinrent se poser délicatement avec la douceur d’une plume sur ses épaules afin de le soutenir. Je ne savais pas si c’était des larmes de tristesse ou de colère, car oui, il avait l’air en colère. C’est vrai que je n’aurais jamais cru que Manu tuerais quelqu’un de sang-froid un jour dans sa vie. J’ai même du mal à y croire. Emmanuel c’est la sagesse dans toute sa splendeur. Il est tout sauf méchant. Je le contournais afin de me mettre devant lui.

-J’imagine que ca a dut être dur pour toi de la tuer, ca a dut te faire du mal. Et j’en suis navré, mais il faut que tu tournes la page. Ce n’est pas en restant devant sa tombe que tu y arriveras. Je suis là pour t’aider si tu as besoin de soutien tu le sais bien.

Je sechais ses larmes du bout des doigts.

Je me serrai contre lui lorsque sentis son bras se poser autour de moi. Nous nous mîmes à marcher, vers je ne sais où, sans se décoller l’un de l’autre. Son contact était pour moi une délivrance. Son odeur aussi, elle était tellement réconfortante. Mais maintenant tous étaient rentrés dans l’ordre. Nous marchions main dans la main comme si de rien n’était, et c’était peut-être mieux ainsi. Je ne voulais pas que l’on remette ce sujet sur le tapis, je ne mettrais pas longtemps à me mettre en rogne. Une chose est sûre, je ne le laisserais plus jamais partir.

-La prochaine fois que tu veux partir je te séquestre à la maison.

Je lui adressai un sourire sincère, autant le prendre avec une pointe d’humour après tout. Je posais ma tête sur son épaule en sortant du cimetière, endroit que je n’aimais pas cet endroit. Il y reposait tous les morts, les gens dépourvus de toutes émotions. Un peu comme moi. Oui, j’étais mort en quelque sorte. Et le fais de me retrouver dans un cimetière me le rappelait. Emmanuel était bien plus sensible à cela, je sais qu’il n’aimait pas être un être immortel. Et pourtant pour lui c’était bien plus simple, il avait encore une part d’humanité, alors que moi, je n’avais plus rien. Je sais que cela ne plaisait pas non plus à Manu que je sois ainsi, comme un mort vivant, il faisait tout pour me rendre un peu humain. Il perdait son temps en quelque sorte. Ne me décollant pas de lui, je voulais lui faire plaisir. Je voulais jouer le petit ami idéal à l’âme intacte. Pour lui faire plaisir, il méritait bien ça après tout ce qu’il avait enduré. Alors avec un sourire forcé mais qui se voulait heureux je lui proposai une sortit.

-Tu veux faire quoi aujourd’hui ? Tu as le choix, je suis à ton entière disposition pour toute la journée. Cinéma, patinoire, bowling, bar, ou tout ce qui te passe par la tête.

J’espérais qu’il me croit sincère, ça lui procurerait tant de joie. Et qui sait, peut-être que j’aimerais faire des choses avec lui, au lieu de rester enfermé à rien faire, à attendre que le temps passe, que l’éternité passe. Oui, il m’arrivait de faire des efforts pour lui, même si c’était rare. J’étais prêt à tout pardonner, et à repartir à zéro avec lui.

Son programme était très tentant, vraiment très tentant. Il savait toujours quoi faire pour que l'on passe une bonne journée. Ce qui était encore plus tentant c'était ses lèvres qui venaient de s'écraser sur les miennes avec amour. Cet élan de tendresse fit du bien à mon coeur mort, c'est dans ses moments là que j'avais l'impression qu'il battait encore, que mon sang redevenait chaud et que j'avais l'impression d'être vivant. Bien sur ca ne durait qu'un temps. Après une courte durée la réalité me revenait en pleine surprise et je perdais immédiatement le sourire. Le jour se lève et boum retour à la réalité. Dur réalité je dois dire. Posant une main sur sa joue je prolongeais le baiser ne voulant plus détacher mes lèvres des siennes. Vous me prenez pour un fou si je vous dit que j'avais envi de le déshabiller là tout de suite et de me serrer contre lui jusqu'à l'éttoufer. Oui j'étais sûrement fou, fou de lui. Mais je reculais finalement la tête pour le regarder, mon sourire avait disparu mais je le regardait tendrement tout de même. Il était si beau que je ne pouvais faire autrement. Comment vous voulez que je lui en veuille avec la bonne bouille qu'il avait. J'avais envi de le croquer, comme toujours. Il avait beau ne pas être humain, j'avais quand même envie de le mordre, c'était assez dure. Il avait gardé son âme d'humain, c'est sûrement ca qui y jouait beaucoup.

-J'accepte le programme, à une seule condition. Interdiction de te foutre de moi si je tombe à la patinoire.

Je lui souris. Je disais ca mais je patinais très bien, après plusieur décenies d'entrenements ca pouvait se comprendre. Je pris sa main dans la mienne, il voulait aller en ville? Nous allions aller en ville. Je me mit en marche pour l'y emmener. J'allais pouvoir en profiter pour lui prendre un petit quelque chose pour noel. Cela faisait plusieurs années que nos noël étaient assez loupé, à cause de mon mauvais caractère et dut fait que j'avais bien souvent refusé de le fêter. Je n'en trouvais pas l'utilitée, et ca rappellait des souvenirs assez sombre que je préférais chasser de mes pensées. On ne peut pas dire que mes souvenirs de noêl étaient bien joyeux, avec le père que j'avais on pouvait le comprendre. Mais je ne voulais pas finir comme lui, c'est pour cela que cette année j'allais faire un effort et sortir le grand jeu, pour le bonheur de mon homme. Il le méritait bien, je le privais de beaucoup trop de choses, ce n'est que maintenant que je m'en rend compte.

- Et... On pourrait en profiter pour acheter un sapin.

Ca y est, on pourrait noter ca dans le calendrier, Théodore Donovan veut fêter noêl. De quoi flipper je vous le garantis.

La fête foraine était assez grande et les touristes venus pour l’occasion étaient aux anges. Des éclairages éparpillés un peu partout ajoutés de la gaieté à la fête. Ça avait le don de rendre les visiteurs heureux, et plus une personne était heureuse plus elle dépensait de l’argent. Fine astuce. Pendant que les humains dépensaient leur argent inutilement dans des machines qui ne leur rapporteront rien, nous marchions. Tous ces pièges à touriste marchaient très bien aujourd’hui, c’était noir de monde. Je continuais de suivre Manu sans broncher en serrant sa main dans la mienne comme pour le garder pour moi, l’emprisonner. Je sais bien qu’il ne serait pas partit, mais c’était plus une manière de ma rassurer. Je l’écoutais me dire que j’étais étonnant, j’avais seulement envi de lui faire plaisir. J’avais eu un aperçu de ce que serait ma vie sans Emmanuel, et cela m’avait bien fait réfléchir. Au lieu de toujours me plaindre de ce que je n’avais pas, j’allais plutôt me satisfaire de ce que j’avais, de ce que je pouvais encore perdre. Et faire en sorte que cela ne se produise sous aucun prétexte. C’est pour cela que j’allais m’efforcer d’être souriant, et gentil. Ça ne me coûtait rien. Et puis c’était nécessaire, j’allais donc essayer aujourd’hui. Je me laissai guider vers un vendeur de gaufre. Sur ce coup-là Manu avait tout à fait raison. Je cédais toujours au chocolat, c’était la deuxième chose la plus efficace pour me faire craquer, la première étant bien évidemment mon homme. Généralement nous ne pouvons pas avoir le gout des aliments, mais pour certains il nous en reste légèrement. Eh bien moi c’était le chocolat. Je fis donc un beau sourire lorsqu’il m’en proposa sur ma gaufre. « Je peux pas refuser une telle proposition. » Je pris donc la mienne et lui tendis la mienne en payant le vendeur. C’était ma journée aujourd’hui, c’est moi qui offrais. Il devrait en profiter. Je pris la main de mon chou dans une main et ma gaufre au chocolat dans l’autre. « Délicieux, ça faisait longtemps que j’en avais plus mangé. » Je l’embrassai alors sur la joue avant de mettre ma gaufre devant sa bouche et lui faire signe de croquer. C’est d’ailleurs ce qu’il fit en gentil homme qu’il est. Je ne pus m’empêcher de rire en le voyant relever la tête et me regarder avec son visage d’ange habituel et du chocolat sur le nez. Il était tellement mignon comme ça que j’avais bien plus envie de le manger lui que la gaufre. Lui faisant baisser la tête je récupérai ce qu’il avait sur le nez, pas de gaspillage quand il s’agit de chocolat. Cela me mit en appétit et me donna encore plus envie de le croquer. Normal quand on voyait cette petite bouille d’amour. Je lui pris donc le bras pour l’emmener loin des regards indiscret et je l’embrassai longuement avec passion. J’avais eu besoin de ça, c’était nécessaire à ma survit. Je reculai ensuite la tête pour le regarder. « Quel manège veut faire mon prince charmant ? »

Je souris en sentant ses lèvres contre les miennes. Je posais alors une main sur sa nuque pour prolonger. Je voulais plus jamais lâcher ses lèvres. Elles étaient exactement comme Manu, douce, attirante et avaient un gout divin. J’aurais pu rester ainsi toute ma vie, je l’aimais tellement, il était indispensable à ma survit. Tout comme ses baisers. C’était devenu ma drogue, il me fallait ma dose quotidienne pour que j’aille bien. Je reculais ensuite ma tête lui souriant.

« Je suis pas contre »

Je l’aimais à un point fou. Manu avait été le seul à ne jamais me juger. Au fil des années nous avions vu et vécu plus que n’importe qui. Mais nous avions aussi fait quelques rencontres. Et c’était toujours pareil. Personne ne comprenait ce qu’Emmanuel me trouvait, personne n’arrivait à trouver ce qui faisait qu’il puisse rester avec moi. J’étais le monstre et lui la victime. J’avais souvent eu la sensation, de ce fait, de le forcer à rester avec moi. Evidemment il niait toujours m’affirmant qu’il voulait être avec moi. Je le croyais, il était incapable de me mentir et je le savais bien. J’attrapais alors sa main pour l’emmener vers la grande roue. Il y avait énormément de gens qui attendait devant pour pouvoir en faire. Je n’avais pas vraiment la tête à attendre plusieurs heures que les gens défilent. Je passais alors devant tout le monde sans me soucier des insultes qui fusaient à mon intention. Je montais vite dans la première mini cabine qui arrivait avant que quelqu’un ne le fasse balançant l’argent à la volé. Ce n’était pas une vision très sociale mais c’était mieux que de faire la queue. Je regardais ensuite Manu l’air glorieux.

« Mission accomplis. »